jueves, 27 de septiembre de 2007

ECHANGE HUMANITAIRE EN COLOMBIE





COMITÉ INTERNATIONAL CONTRE LES DISPARITIONS FORCÉES ET LA TORTURE

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DÉCLARATION PUBLIQUE

ICAD FRANCE, ICAD BELGIQUE ET ICAD AMERIQUE LATINE, soutiennent l’initiative de médiation du Président Hugo CHAVEZ, acceptée par le Gouvernement Colombien et par les FARC concernant l’échange humanitaire.

Nous exigeons que le Gouvernement d’ URIBE respecte cet échange en démilitarisant la zone où aura lieu l’échange des prisonniers, qu’il respecte la trêve nécessaire pour que la vie, autant des prisonniers comme de toutes les personnes présentes pendant le processus soit respectée.

Les organisations internationales de protection des Droits de l’Homme suivront de près cette affaire et exigeront des comptes du Gouvernement Colombien, et particulièrement du Président URIBE, si pendant l’échange humanitaire venaient à se produire des incidents d’abus de pouvoir de la part du gouvernement Colombien ou s’il y a des détentions contre les membres des FARC, car si ceci devait arriver, à l’avenir aucune négociation pour la libération des otages ne serait possible.

Nous lançons un appel pour soutenir l’effort du Président de la République Bolivarienne de Venezuela, Hugo Chavez, lequel nous paraît un pas important dans le processus de libération des otages d’un coté, et des prisonniers politiques de l’autre coté.

Nous appelons les organisations des Défense des Droits de l’Homme à rester alertes et à exiger de la part du Gouvernement Colombien l’engagement de non intervention dans ce processus ni des Forces Armées, ni de la Police Colombienne, afin d’avoir la certitude qu’aucun incident, avec des lourds coûts humains, ne puisse se produire.

Nous exigeons qu’une délégation d’observateurs internationale soit présente pendant l’échange humanitaire.


Paris, le 26 de septembre 2007.

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icadfrance@free.fr
icad.belgique@gmail.com

Maison du Citoyen, 16 rue du Père Aubry, 94120 Fontenay sous Bois.

martes, 25 de septiembre de 2007

URGENT : NOUS APPELONS A DES OBSERVATEURS INTERNATIONAUX PAR LES DROITS DE L'HOMME

23 prisonniers arrêtés en septembre 2006 vont être jugées à Istanbul le 26 octobre prochain. Ils ont besoin de notre soutien.


Pour cela, une délégation internationale va être formée afin d'assister au procès en tant qu'observateurs.

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à contacter ACTIT.


ACTIT
54, rue d'Hauteville

75010 PARIS

actit2004@hotmail.com

Infos:
www.wewantfreedom.org

LIBERTE D'EXPRESSION: QU'EST-CE QUI EST EN JEU?



Manifestation de solidarité avec Bahar le 27 septembre 2007

De 9 h à midi
Cour d'Appel Anvers, Waalsekaai 35A, 2000 Anvers




Liberté d'expression: qu'est-ce qui est en jeu?


Nous exigeons la liberté d'association et d'expression
(Texte de plate-forme pour la liberté d'association et
d'expression - 1 juin 2007)

La Belgique a une longue tradition démocratique de participation active de la société civile dans le débat politique. Il existe une interprétation très large de la liberté d'association et de la liberté d'expression, toutes deux ancrées dans notre constitution. L'action sociale est indissolublement liée à l'exercice de ces libertés. Ces dernières années, une série d'événements ont montré que ces libertés ne sont pas définitivement acquises. Dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée et contre le terrorisme, les compétences des services de police ont été considérablement élargies. Ces nouveaux instruments permettent de contrôler les mouvements sociaux et de limiter leur liberté d'action.

L'activité des ONG risque d'être criminalisée. Des questions et des critiques légitimes sont considérées comme une menace. Elles entrent souvent en conflit avec le droit à la propriété ou avec l'ordre public. Chaque fois que des intérêts commerciaux sont menacés, des moyens sont rapidement mis en place pour limiter le droit à l'action sociale. L'accusation récente d'association de malfaiteurs à l'égard de Greenpeace Belgique par Electrabel constitue une évolution inquiétante.

Depuis les attentats du 11 septembre, il existe en Belgique une tendance à assimiler des points de vue radicaux à du terrorisme. L'actualité judiciaire de notre pays, avec l'inculpation des trois altermondialistes liégeois pour participation à une organisation criminelle d'une part et l'affaire Bahar Kimyongür d'autre part, suscite l'impression qu'un certain nombre de lois, et en particulier la loi contre les infractions terroristes, permettent l'application de lourdes peines à des actes qui ne revêtent aucune forme violente, et encore moins terroriste. Dans les deux cas, il s'agit bien plus d'actions militantes non violentes ou d'expression et de diffusion d'une opinion.

Les associations ne peuvent pas permettre la restriction des libertés d'association et d'expression.

Les associations constatent aujourd'hui que leur liberté de mouvement est atteinte de différentes manières:

  • Par l'abus des procédures (par exemple: référence à des articles du code pénal qui ne sont pas d'application, comme l'article 322 sur l'association demalfaiteurs).
  • Par la poursuite judiciaire des actions (intimidation par des inculpations lourdes).
  • Par une législation antiterroriste qui porte atteinte aux droits fondamentaux.
  • Par l'extension des compétences des services de police et de renseignement.
  • Par des requêtes unilatérales qui arrêtent des actions.
  • Par les menaces d'astreintes ou des plaintes pour atteinte à l'honneur ou diffamation.
  • Par des arrestations et des perquisitions des militants d'organisations syndicales, de partis politiques, d'organisations non gouvernementales, du mouvement altermondialiste et bien d'autres encore, qui s'engagent pour le progrès social et écologique, pour la solidarité internationale ou pour les droits de l'homme, peuvent être criminalisés et, en conséquence, condamnés lourdement et de manière tout à fait disproportionnée.

La protection des libertés constitutionnelles est une partie essentielle de l'état de droit. Les organisations signataires demandent au prochain gouvernement fédéral de rectifier cette tendance et de prendre des initiatives législatives pour clarifier l'interprétation de ce qui relève de la contestation sociale sous toutes ses formes afin de la retirer du champ d'application du code pénal, de l'action criminelle ou terroriste.

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INFO www.leclea.be

LISTE DES ORGANISATIONS SIGNATAIRES DU TEXTE – PLATFORME
www.greenpeace.org/belgium/assets/binaries/platform-organisations

Pour contacter Greenpeace: info@be.greenpeace.org

NON A LA CONDAMNATION DES COMMUNISTES EN TURQUIE!


Le 26 octobre prochain, 23 personnes risquent d'être condamnées à 3 000 ans d'emprisonnement

Réunion publique d'information,
mercred
i 3 octobre 2007, à 18 h 30



Exprimer une opinion politique, est encore en Turquie un délit sévèrement réprimé par la loi.

En septembre 2006, l'Etat turc a mené des vagues d'arrestations dans les milieux politiques, syndicaux et associatifs d'orientation communistes, à travers tout le pays. En l'espace d'un mois, ce sont plus de 200 journalistes, syndicalistes, intellectuels, et militants associatifs et politiques qui ont été arrêtés. Un an après ces arrestations, plusisieurs dizaines d'entre eux sont toujours incarcérés, dont 23 qui doivent comparaître le 26 octobre prochain à Istanbul. Pendant neuf mois ni eux, ni leurs avocats n'ont pu avoit accès à leur dossier. Tout au long de cette période, avec l'aide de sa police et de ses unités spéciales, l'état bourgeois turc a essayé de créer de fausses preuves et des « documents » contre ces 23 détenus. Finalement, un acte accusation long de 292 pages, monté de toutes pièces, a été présenté.


Le procureur réclame des peines d'emprisonnement à vie pour Ibrahim Cicek, éditeur en chef du journal Atilim; Sedat Senoglu, le coordinateur d'informations de ce même journal Fusun Erdogan, coordinateur en chef de la station de radio Özgür; Ziya Ulusoy et Bayram Namaz, journalistes à Atilim; ainsi que Naci Güner, Arif Celebi, Sultan Ulusoy, Adem Serkan Gündogdu, Ali Hidir Polat, Seyfi Polat, Mehmet Ali Polat et Erkan Ozdemir; et des peines comprises entre 10,5 et 45 ans de prison pour Erkan Salduz, Turac Solak, Elif Almakca, Hatice Bolat, Fatma Siner, Hasan Ozan, Arzu Torun, Soner Cicek, Fethiye Ok et Bilgi Tagac.

Ainsi, le total des peines que risquent ces journalistes, syndicalistes et militants communistes est supérieure à 3000 ans d'emprisonnement!

Afin de montrer notre solidarité avec ces 23 prisonniers politiques, nous souhaitons envoyer une délégation internationale composée d'avocats, de journalistes, de militants syndicaux et politques, de défenseurs des droits de l'Homme, qui assisteront au procès du 26 octobre en tant qu'observateurs.



Nous vous invitons à venir à la réunion publique, qui aura lieu le mercredi 3 octobre, à 18 h 30, au local d'Actit.:

54, rue d'Hauteville
75010 PARIS
Métro Bonne Nouvelle ou Château d'Eau

Cette réunion consistera en une projection, suivie de prises de paroles. Venez nombreux!

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ACTIT (Association des Travailleurs Immigrés de Turquie)
actit2004@hotmail.com

viernes, 21 de septiembre de 2007

EXTRADITION DE FUJIMORI : UN GRAND PAS VERS LA FIN DE L'IMPUNITÉ

La Federation Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), sa ligue membre au Chili, la Corporación de Promoción y Defensa de los Derechos del Pueblo (CODEPU) et ses ligues membres au Pérou, l’Asociación Pro Derechos Humanos (APRODEH) et le Centro de Asesoría Laboral del Perú (CEDAL), se félicitent de la décision de la Cour Suprême du Chili d’extrader de Alberto Fujimori vers le Pérou. Cette décision historique dépasse les frontières de l’Amérique Latine et symbolise la coopération entre les Etats visant à mettre fin à l’impunité dont bénéficient les chefs d’Etat et de gouvernement auteurs de crimes contre l’humanité, de violations graves des droits de l’homme et/ou de détournement de fonds publics.

Avec cette décision, le Chili respecte ses obligations internationales en matière de droits de l’homme. Nous rappelons que Fujimori est poursuivi pour crimes d’homicides qualifiés, de graves atteintes à l’intégrité physique, disparitions forcées ou séquestration aggravée et détournement de fonds entre autres dans les affaires « La Cantuta » et « Barrios Altos-Sótanos del Servicio de Inteligencia del Ejército (SIE) ».

La décision de la Cour Suprême permet également au Chili de se conformer à la décision de la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme dans l’affaire « La Cantuta » dans laquelle la Cour a insisté sur « la coopération interétatique (qui) constitue un devoir pour la communauté international, afin d’éradiquer l’impunité. L’accès à la justice est une norme impérative de Droit International et, comme telle, elle crée pour les Etats des obligations erga omnes [1]. (En effet ces derniers se doivent) d’adopter les mesures nécessaires à garantir que ces violations ne soient pas laissées dans l’impunité, que ce soit en exerçant leur juridiction pour appliquer leur droit interne et le Droit International pour juger et, éventuellement, sanctionner les responsables des tels faits, ou en coopérant avec des Etats qui le font ou tentent d’agir en ce sens » [2] Ainsi, la Chambre Pénale de la Haute Cour chilienne rectifie le refus qui avait été prononcé le 11 juillet dernier par le juge de la Cour Suprême, Orlando Álvarez, en charge du dossier Fujimori depuis sa détention au Chili en 2005. Celui-ci avait rejeté l’extradition de l’ancien dictateur péruvien, et ce malgré l’opinion favorable de la Procureure auprès de la Cour Suprême, Mme Maldonado.

La FIDH et ses ligues membres appellent le gouvernement chilien à mettre en oeuvre dans les plus brefs délais la décision de la Cour, et ainsi à remettre Alberto Fujimori aux autorités péruviennes. Elles demandent également au gouvernement péruvien qu’il s’assure que l’ancien dictateur soit jugé par un tribunal impartial et indépendant, garantissant les règles du procès équitable et qu’ainsi soit respecté le droit des victimes à la vérité, à la justice et à la réparation. Il est essentiel que Fujimori soit placé en détention dans une prison de haute sécurité au regard de la gravité des crimes qui lui sont imputés. La FIDH et ses ligues demandent aussi au gouvernement péruvien de garantir la sécurité des victimes et autres personnes impliquées dans les procédures.

Rappel

Alberto Fujimori, a été au pouvoir au Pérou du 28 juillet 1990 au 19 novembre 2000. Il avait instauré un régime autoritaire. Il a fuit le Pérou en 2000 pour se réfugier au Japon, suite à la révélation d’un scandale politico-financier. Selon le rapport de la Commission Vérité et Réconciliation qui a été rendu postérieurement, le nombre de victimes du régime Fujimori s’élèverait à 2113 morts et disparus.

Fujimori a été détenu par les autorités chiliennes le 7 novembre 2005 alors qu’il venait d’y arriver. Le Pérou avait formulé une demande d’extradition le 3 janvier 2006.


[1] c’est-à-dire des obligations applicables à tous les Etats

[2] Corte IDH. Caso La Cantuta Vs. Perú. Sentencia de 29 de noviembre de 2006 Serie C No. 162 (traduction non officielle)

martes, 11 de septiembre de 2007

domingo, 9 de septiembre de 2007

CHILI, 11 SEPTEMBRE 1973

HOMMAGE À SALVADOR ALLENDE

GUATEMALA : LES CANDIDATS À L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DOIVENT S'OCCUPER DES SÉCUELLES DU CONFLICT

Dans une lettre rendue publique ce mercredi 29 août, Amnesty International exhorte les candidats à l’élection présidentielle qui aura lieu au Guatémala le 9 septembre à mettre fin à la violence politique qui secoue le pays et à résoudre les séquelles du conflit armé interne en s’attaquant au problème de l’impunité dans le pays.

« La prolifération actuelle de groupes clandestins qui alimentent un cycle perpétuel d’atteintes aux droits humains en toute impunité s’explique par le fait que les responsables des milliers d’homicides, viols, actes de torture et « disparitions » commis pendant le conflit qui a déchiré le Guatémala pendant trente-six ans n’ont jamais eu à rendre compte de leurs actes, a déclaré Kerrie Howard, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International. Il faut s’occuper du passé pour mieux appréhender l’avenir. »

« Ils sont des millions au Guatémala pris au piège de la pauvreté, de la violence, de la discrimination et de l’impunité, a-t-elle ajouté. La violence contre les femmes, la discrimination à l’égard des populations indigènes, la défaillance du système de sécurité publique et l’impunité généralisée ne sont que les symptômes de la crise des droits humains que vit le pays. »

« Les informations faisant état d’actes de violence commis dans le cadre de la campagne électorale sont extrêmement préoccupantes. Amnesty International appelle tous les candidats à condamner immédiatement ces agissements et à veiller à ce que la campagne se déroule dans le respect de la légalité et des normes internationales relatives aux droits humains. »

Dans sa lettre, Amnesty International met l’accent sur certains de ses sujets de préoccupation les plus vifs concernant la situation des droits humains au Guatémala : l’impunité généralisée pour les violations des droits humains commises actuellement et par le passé ; les violences dont sont victimes les femmes et les indigènes, et les agressions dont font l’objet les défenseurs des droits humains.

La sécurité publique s’est détériorée au cours des dernières années, les chiffres de la police faisant apparaître une augmentation considérable du nombre de meurtres. Les forces de sécurité ont en outre été accusées d’implication dans actes de torture et des homicides dont ont été victimes des personnes qu’elles soupçonnaient d’être des criminels ou d’appartenir à des gangs, y compris des mineurs. Cependant, la plupart de ces allégations ne font jamais l’objet d’enquête.

Des centaines de femmes sont victimes chaque année de violences sexuelles et d’homicides. Selon les données fournies par la police, 581 femmes ont été tuées pendant la seule année 2006, ce chiffre venant s’ajouter au total de 2 200 femmes assassinées entre 2001 et fin 2005. Les enquêtes sur ces meurtres n’ont pas vraiment avancé et les risques pour les femmes restent entiers.

Dans sa lettre, Amnesty International attire également l’attention des candidats sur la situation précaire des personnes vivant dans les zones rurales, en particulier les populations indigènes, souvent confrontées à des hauts niveaux de pauvreté et prises au cœur de conflits violents liés aux droits fonciers. Depuis 2004, Amnesty International a été informée de plus de 85 expulsions ici et là dans le pays. Nombre de ces évictions se sont traduites par de graves violations des droits humains et des blessures et ont laissé des personnes sans abri.

L’organisation s’est dite également préoccupée par les menaces, manœuvres d’intimidation et attaques dont font l’objet les défenseurs des droits humains au Guatémala. Selon des organisations sur place, il y aurait eu environ 136 cas d’intimidation ou d’agression de militants au cours des six premiers mois de l’année 2007. Ces organisations ont également recensé 577 épisodes de ce type entre 2004 et 2006. La plupart de ces affaires n’ont donné lieu à aucune enquête ni sanction. « Si les candidats à l’élection présidentielle ne se montrent pas prêts à mettre fin à ces violences, changer la situation au Guatémala sera lent et difficile, a conclu Kerrie Howard. C’est pourquoi, Amnesty International leur demande de s’engager explicitement à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour résoudre les problèmes ayant trait aux droits humains. »

" ONCE ", COMMÉMORATION ARTISTIQUE ET POLITIQUE

COMMÉMORATION ARTISTIQUE ET POLITIQUE

MARDI 11 SEPTEMBRE 2007 A 18H30

Place Salvador Allende (Ex Santiago Du Chili)

Métro Latour-Maubourg Ligne 8



L’Association d’Ex Prisonniers Politiques Chiliens (France) invite tous les amis et camarades chiliens, latino-américains et français à une cérémonie artistique et politique en souvenir des victimes du coup d’Etat militaire de septembre 1973.


A partir du poème Altazor du poète chilien Vicente Huidobro et de la musique de Sting et de Patricio Manns, l’artiste chilien Wladimir BELTRAN a conçu et réalis :

" ONCE "

Spectacle poétique et musical en hommage aux disparus et aux familles des disparus pendant la dictature de Pinochet au Chili.

Elles dansent avec les disparus/ Elles dansent avec les morts/ Elles dansent avec des amours invisibles/ Avec une angoisse silencieuse/ Elles dansent avec leurs parents/ Avec leurs fils/ Avec leurs compagnons/ Elles dansent seules/ Seules/ Mais un jour nous danserons sur leurs tombes/ Libres!/ Un jour nous chanterons/ En dansant…

Discours de l’AEXPP (FRANCE) et de la FEDACH en hommage à nos camarades et amis, victimes de la répression.

Dépôt de gerbes de fleurs par les diverses associations chiliennes.

Présentateur : Jean-François Labouverie

Avec la participation de : Hélène Hardouin (chanteuse), Mariana Bevacqua (pianiste), Sandrine Briard (comédienne), Isabelle Bensoussan (comédienne), Kahena Saïghi (danseuse) et Marine Biton Chrysostome (danseuse)

Avec l'aimable coopération de : Hugo Moraga.

martes, 4 de septiembre de 2007

QUAND REPORTERS SANS FRONTIERES LEGITIME LA TORTURE

Par Salim Lamrani*

S’il est un principe voltairien clair, c’est que la torture est absolument contraire aux Droits de l’homme et à l’idéal démocratique. Pourtant, il existe en France une association de défense des Droits de l’homme, Reporters sans frontières, qui légitime l’usage de la torture prétendument pour défendre la démocratie face au terrorisme. Cela n’est malheureusement pas surprenant : comme le souligne Salim Lamrani, le discours de cette organisation n’est qu’une rhétorique de façade qui masque mal son alignement sur son bailleur de fonds, la NED-CIA.

Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation parisienne Reporters sans frontières (RSF) depuis 1985, est un personnage extrêmement médiatique qui prétend défendre la « liberté de la presse » et qui se drape dans un discours humaniste plutôt apprécié de l’opinion publique. Grâce à la collusion des médias, Ménard est devenu un homme incontournable dans le monde de la presse.

Pourtant, ses actions sont loin de faire l’unanimité. Le manque flagrant d’impartialité dont fait preuve RSF a souvent été stigmatisé. L’organisation française, financée par les conglomérats économiques et financiers ainsi que par les États-Unis, comme l’a publiquement reconnu son secrétaire général, a mené des campagnes médiatiques curieusement similaires à l’agenda politique de la Maison-Blanche. Ainsi RSF, sous prétexte de défendre la liberté de la presse, s’en est pris respectivement à Cuba [1], a soutenu le coup d’État contre le président vénézuelien Hugo Chávez en avril 2002 [2], a implicitement approuvé l’invasion sanglante de l’Irak en 2003 [3] et a légitimé le coup d’État contre le président Jean-Bertrand Aristide à Haïti [4]. Désormais, RSF mène une campagne médiatique spectaculaire contre la Chine et les jeux olympiques de Pékin de 2008 [5] .

La proximité idéologique entre RSF et l’administration Bush est évidente à tel point que l’on se demande quels sont réellement les véritables objectifs de Robert Ménard. Les scandales de Guantanamo, d’Abou Ghraïb et des prisons secrètes tenues par la CIA à travers le monde ont démontré que les troupes étasuniennes n’hésitaient pas à utiliser la torture pour arriver à leurs fins. Ces méthodes inhumaines et injustifiables ont été unanimement condamnées par l’ensemble de la communauté internationale.

En octobre 2006, le Congrès étasunien a franchi le pas et a approuvé un projet de loi légalisant la torture, en flagrante violation des principes même de la démocratie. La majorité républicaine ainsi que plusieurs élus démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat ont autorisé l’utilisation des preuves obtenues sous la torture contre le « combattant ennemi illégal ». Le texte, intitulé Loi des commissions militaires, 2006 , reconnaît l’existence de tribunaux secrets pour juger tout ressortissant étranger soupçonné de porter atteinte aux intérêts des États-Unis. L’accusé ne pourra pas prétendre au choix de son avocat, ni connaître les charges qui pèsent contre lui. De plus, les preuves présentées contre lui pourront rester secrètes. Bien évidemment, il pourra également être détenu sans pouvoir réclamer d’être présenté devant un juge, et ce indéfiniment. Il ne pourra pas contester la légalité de sa détention, ni les tortures dont il aura été victime [6].

La loi confère également au président étasunien « l’autorité [pour] interpréter la signification et l’application des conventions de Genève » prohibant la torture. Ces dernières ne pourront pas être invoquées « comme source de droit devant aucun tribunal des États-Unis ». La section V de la législation stipule que « personne ne pourra invoquer les conventions de Genève ni aucun de leurs protocoles dans une quelconque action d’habeas corpus ou tout autre acte civil ou toute poursuite judiciaire dans lesquels les États-Unis, un fonctionnaire en activité ou non, un employé, un membre des forces armées ou tout autre agent des États-Unis est partie en tant que source de droit ». En outre, « aucun tribunal, aucun juge n’aura le pouvoir d’entendre ou de prendre en considération une demande en assignation d’habeas corpus introduite par un ressortissant étranger (ou en son nom) qui est ou qui a été détenu par les États-Unis et qui a été considéré comme étant correctement détenu comme combattant ennemi ou en instance de cette qualification [7] ».

Non seulement cette loi liberticide, d’essence totalitaire, représente une menace pour n’importe quel citoyen du monde ne bénéficiant pas de la nationalité étasunienne, mais elle octroie une impunité totale aux responsables des traitements cruels, inhumains et dégradants. L’Union européenne et la France en particulier ont maintenu un silence scandaleux au sujet de cette législation. Que se serait-il passé si la Chine, Cuba, l’Iran, la Russie ou le Venezuela avaient adopté une loi similaire ? Qui peut encore parler, en référence aux États-Unis, de modèle de démocratie ?

Lors de l’émission de radio « Contre-expertise » présentée par Xavier de la Porte sur France Culture le 16 août 2007 de 12h45 à 13h30, Robert Ménard, s’exprimant au nom de Reporters ans frontières, a suivi les pas de son mécène et a légitimé l’utilisation de la torture, tenant des propos extrêmement préoccupants. Évoquant l’assassinat du journaliste étasunien Daniel Pearl, il a souligné qu’il était légitime de torturer des suspects pour sauver la vie d’innocents, reprenant l’argumentation des plus effroyables dictatures et bien-sûr de l’administration Bush [8].

Ménard va encore plus loin puisqu’il légitime même la torture contre les membres des familles des preneurs d’otages, c’est-à-dire contre des innocents. « Si c’était ma fille que l’on prenait en otage, il n’y aurait aucune limite, je vous le dis, je vous le dis, il n’y aurait aucune limite pour la torture ». Voici un extrait des propos tenus par le secrétaire général de RSF :

« La police pakistanaise va prendre les familles, vous entendez bien, les familles des preneurs d’otages en otage et va torturer ces familles de preneurs d’otages pour obtenir les renseignements.

Ils vont obtenir des renseignements. Ils arriveront trop tard pour sauver Daniel. Vous savez comment il a été égorgé et dans quelles conditions….

Où on arrête ? Est-ce que on accepte cette logique qui consiste à... puisqu’on pourrait le faire dans un certain nombre de cas "vous le prenez en otage, on le prend en otage ; vous les malmenez, on les malmène ; vous torturez, on torture…"

Qu’est ce qui justifie… Est-ce que pour libérer quelqu’un, on peut aller jusque là ? C’est une vraie question.

Et ça c’est la vie réelle, c’est ça, ce que dit à l’instant François : on n’est plus dans les idées, c’est plus des combats, c’est plus des principes. Moi je sais plus quoi penser. Parce que ça, ça arrive à Marianne Pearl, je ne dis pas, je ne dirai pas qu’ils ont eu tort de le faire parce que elle, elle a pensé que c’était bien de le faire, qu’il fallait faire ça, qu’il fallait sauver son mari ; elle était enceinte… pour le petit qui allait naître, tout était permis.

Et il fallait absolument le sauver et s’il fallait s’en prendre à un certain nombre de gens, on s’en prenait à un certain nombre de gens ; s’en prendre physiquement, vous avez compris, en les menaçant et en en torturant, quitte à en tuer un certain nombre.

Je sais plus, je suis perdu, parce qu’à un moment donné je ne sais plus où il faut arrêter, où il faut mettre le curseur. Qu’est-ce qui est acceptable et qu’est ce qui n’est pas acceptable ? Et en même temps, pour les familles de ceux qui ont été pris en otage, parce que ce sont souvent nos premiers interlocuteurs, à Reporters Sans Frontières ; légitimement, moi, si c’était ma fille que l’on prenait en otage, il n’y aurait aucune limite, je vous le dis, je vous le dis, il n’y aurait aucune limite pour la torture [9] ».

Comment peut-on prétendre défendre les droits de l’homme dès lors que l’on justifie une pratique aussi abominable et inhumaine que la torture ? Que reste-t-il de la crédibilité de Robert Ménard et de Reporters sans frontières – les deux étant tellement liés qu’il est de fait impossible de les dissocier – lorsqu’ils légitiment l’injustifiable ? Le secrétaire général de RSF a montré son vrai visage. Il ne défend pas la liberté de la presse mais les pratiques odieuses de la CIA. Mais est-ce bien surprenant sachant qu’il est financé par la National Endowment for Democracy [10] [11] qui n’est rien d’autre que l’officine écran de l’agence selon le New York Times [12] ?

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Salim Lamrani
Enseignant, écrivain et journaliste français, spécialiste des relations entre Cuba et les États-Unis. Il a notamment publié Washington contre Cuba (Le Temps des Cerises, 2005), Cuba face à l’Empire (Timeli, 2006) et Fidel Castro, Cuba et les États-Unis (Le Temps des Cerises, 2006).

LA PETITE ANGELICA DE NOUVEAU ARRÊTÉE

La petite Angelica remise en liberté

La petite équatorienne et sa maman ont été brièvement retenues mardi matin, par la police fédérale qui les avait interceptées en compagnie du Papa d'Angelica. Tous trois accompagnaient à l'aéroport, le consul honoraire de l'Equateur. Ana et Angelica ont rapidement été libérées, en revanche le père d'Angelica est lui toujours retenu par la police…..
4 sep 2007 12:50

Tous trois accompagnaient le consul honoraire de l'Equateur à l'aéroport, où celui-ci devait prendre un avion. Ana et Angelica ont rapidement été relâchées car l'examen en tierce opposition de l'Etat Belge contre la décision du tribunal des référés de Bruxelles qui les avait libérées fin juillet, a été fixé le 18 septembre prochain. C'est en quelque sorte l'appel introduit par l'Office des étrangers contre la libération in extremis des deux équatoriennes le jour où une camionnette de la police fédérale les emmenait à l'aéroport de Schiphol aux Pays-Bas, en vue de leur extradition. D'ici la décision judiciaire du 18, elles sont donc libres de leurs mouvements.

Le Papa, par contre, est en séjour illégal lui aussi, n'avait jamais été interpellé. Actuellement, il est toujours maintenu à la police de l'aéroport et risque d'être transféré dans un centre fermé.

PERSONNES DISPARUES : IL EST IMPÉRATIF D'AGIR

Cette vidéo contient des testimonials des familles des disparus au Népal, la Géorgie et au Pérou.



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Personnes disparues – les femmes portent une grande part du fardeau

Florence Tercier, conseillère pour le thème femmes et guerre au CICR:
Quand on pense aux personnes portées disparues, on pense surtout aux moyens de les retrouver. Ce que l'on évoque moins fréquemment c'est le sort des proches qui restent. Pourtant dans de nombreux conflits, des milliers de personnes restent sans nouvelles de leurs proches et dans la plupart des cas, ce sont des hommes qui disparaissent et ce sont des femmes qui perdent maris, pères ou fils. Alors il s'agit bien de rechercher les disparus, mais aussi de soutenir les personnes qui restent sans nouvelles, devant supporter le fardeau émotionnel et les conséquences de la disparition de leurs proches. Et en tant que femme, cela affecte particulièrement leur situation. Avec la disparition de leur mari, et sans certificat de décès, elles se retrouvent ni veuves, ni mariées: elles n'ont pas droit à hériter des biens familiaux et n'ont souvent même pas la responsabilité légale de leurs enfants, elles ne peuvent toucher de rentes de veuves et ne peuvent se remarier. De plus, elles ont la responsabilité de subvenir aux besoins de leur famille et assurer l'éducation des enfants. Pour toutes ces femmes, cette situation demande beaucoup de force, de courage et de résilience.

lunes, 3 de septiembre de 2007

LIBEREZ JOSE MARIA SISON!


C'est avec énormément de colère que nous avons appris la nouvelle de l'arrestation du camarade Jose Maria Sison par la police néerlandaise. Fondateur du Parti communiste des Philippines, ex-prisonnier politique à l'époque de la dictature de Ferdinand Marcos, "Ka Joma" vit en exil depuis près de 20 ans aux Pays-Bas avec le statut de réfugié politique. Il agit désormais comme consultant politique principal du Front national démocratique et préside la Ligue internationale des luttes des peuples (International League of Peoples' Struggle, ILPS).

Ka Joma a été arrêté mardi matin alors que la police souhaitait hypocritement en savoir plus à propos de la cause qu'il a récemment remportée devant le Tribunal de première instance des Communautés européennes (voir Arsenal-express, n° 147, le 15 juillet 2007). Une fois rendu au poste, on l'a séparé de son avocat, avant de le mettre en état d'arrestation et de le transférer à la prison de La Haye.

Au même moment, vers 9h30, des flics habillés en civil défonçaient la porte de son domicile où se trouvait sa conjointe Julie; ils y sont restés jusque tard dans la soirée, emportant les documents, ordinateurs et CD-ROM qui s'y trouvaient. Des perquisitions similaires, la plupart sans mandat, se sont déroulées parallèlement dans les bureaux du NDF à Utrecht, de même qu'au domicile de plusieurs réfugiéEs politiques philippinEs. Dans certains cas, les flics ont pris d'assaut des résidences privées où ne se trouvaient que des personnes mineures.

Le gouvernement néerlandais prétend relier le camarade Sison à l'assassinat de deux ex-membres du Parti communiste des Philippines, dont l'exécution a été revendiquée il y a quatre ans par la guérilla maoïste. En fait, son arrestation s'inscrit dans une longue série d'efforts, menés conjointement avec le gouvernement des Philippines et l'impérialisme US, pour le faire taire, voire l'éliminer. Joma a comparu vendredi après-midi devant un juge néerlandais qui a ordonné son maintien en détention pour les 14 prochains jours.

L'arrestation de Sison a été accueillie par un tollé de protestations. À Makati aux Philippines, la police a sauvagement dispersé une ligne de piquetage convoquée par l'organisation patriotique BAYAN. À Amsterdam, plus d'une centaine de personnes ont manifesté pour exiger la libération immédiate du camarade Sison. Au Canada, des lignes de piquetage ont déjà eu lieu devant les consulats des Pays-Bas à Vancouver et Montréal. Le Centre d'appui aux Philippines, qui travaille depuis plus de 25 ans à développer la solidarité avec le peuple philippin, a également lancé une grande campagne d'envoi de télécopies à l'ambassade des Pays-Bas (plus de détails sur http://cap-cpc.blogspot.com). Le Parti communiste révolutionnaire joint sa voix aux organisations militantes de la communauté philippine pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle du camarade Joma!
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Communiqué du Centre d'appui aux Philippines EXIGEONS LA LIBÉRATION IMMÉDIATE ET INCONDITIONNELLE DE JOSE MARIA SISON!
Le Centre d'appui aux Philippines (CAP-CPC) condamne avec véhémence l'arrestation du professeur Jose Maria Sison par la police néerlandaise sous de fausses accusations d'"assassinats multiples". Âgé de 68 ans, le professeur Sison vit aux Pays-Bas depuis près de 20 ans avec le statut de réfugié politique, qui lui a été reconnu en vertu de la Convention relative au statut des réfugiés et la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
Composé de CanadienNEs et de PhilippinEs vivant outre-mer éprisES de paix et de liberté, le CAP-CPC exige la libération immédiate et inconditionnelle de Jose Maria Sison.

Le professeur Sison a été arrêté le 28 août 2007. Les policiers ont défoncé la porte de son domicile et saisi papiers, dossiers, ordinateurs et CD-ROM. Au cours de la même opération, la police a perquisitionné sans mandat les domiciles d'autres réfugiéEs philippinEs vivant aux Pays-Bas, ainsi que les bureaux du Front national démocratique situés à Utrecht, s'emparant de boîtes entières de documents, de dossiers et des ordinateurs. Les témoins rapportent que toute l'opération fut conduite dans le plus pur style de la Gestapo. Le professeur Sison est accusé des meurtres de Romulo Kintanar et Arturo Tabara. La police néerlandaise prétend qu'il aurait ordonné que ces meurtres soient commis en 2003, depuis les Pays-Bas. Le procès où il devra répondre de ces accusations inventées de toutes pièces se déroulera aux Pays-Bas, et non aux Philippines.

Nous sommes convaincu
Es que les vrais motifs de l'arrestation du professeur Sison sont d'ordre politique et non criminel. Depuis près de 40 ans, Jose Maria Sison est une figure de proue du mouvement révolutionnaire national et démocratique aux Philippines. Dès le début des années 1960, il fut l'un des pionniers ayant relancé le mouvement anti-impérialiste aux Philippines; il a également joué un rôle-clé dans la remise sur pied du Parti communiste des Philippines (PCP). Par la suite, pendant neuf ans, il fut le plus célèbre prisonnier politique du régime du dictateur Ferdinand Marcos.

Cela fait plusieurs années que le gouvernement philippin trame toutes sortes de complots dans le but de le faire taire. Encore récemment, Sison a pu mettre la main sur des documents qui faisaient état d'une intervention du conseiller à la sécurité nationale, Norberto Gonzales, devant le conseil des ministres, dans laquelle ce dernier se disait d'avis que l'assassinat de Sison contribuerait à résoudre l'actuel soulèvement armé aux Philippines. Un tel dénouement n'aurait rien de surprenant quand on sait que plus de 850 assassinats politiques extrajudiciaires ont été perpétrés impunément sous le règne de l'actuelle présidente Gloria Macapagal-Arroyo.

Jose Maria Sison a également été la cible de nombreuses campagnes de diffamation. Après que l'administration Bush eut déclenché sa soi-disant "guerre globale contre la terreur" en 2001, les États-Unis, l'Union européenne, le Canada et d'autres États lui ont accolé l'étiquette de "terroriste", tout comme ils l'ont fait à l'endroit de la Nouvelle armée populaire et du Parti communiste des Philippines. Cette attaque directe contre Sison et sa famille était aussi une attaque à l'ensemble des anti-impérialistes, et à toutes les personnes éprises de paix et de liberté à travers le monde. Au Canada, nous ne connaissons que trop bien les effets pernicieux des mesures anti-terroristes répressives et réactionnaires qui entraînent la persécution injustifiée de civils innocents, comme on l'a vu dans le cas de Maher Arar. Il semble maintenant que le gouvernement philippin ait conclu un marché du même genre avec les autorités néerlandaises, avec l'intention de criminaliser et de réduire au silence l'un des critiques les plus bruyants et influents du gouvernement Arroyo.

Le gouvernement philippin veut se débarrasser du professeur Sison parce qu'à titre de principal consultant politique du Front national démocratique des Philippines (le NDF), il incarne les aspirations et les luttes que le peuple philippin mène depuis plus de 30 ans dans le cadre de la guerre révolutionnaire pour la libération nationale et sociale qui se déroule dans ce pays. Reconnu comme un militant anti-impérialiste inébranlable, Jose Maria Sison incarne également l'esprit de la solidarité internationale authentique, nécessaire à l'établissement d'une paix juste et durable.

Cette arrestation survient à la suite d'une série d'événements impliquant Sison. Plus tôt cette année, le Tribunal de première instance des Communautés européennes annulait la décision du Conseil de l'Union européenne qui avait ajouté le nom de Jose Maria Sison sur sa liste noire des individus et organisations "terroristes". Fait à noter, le gouvernement néerlandais a refusé de se conformer à cette décision en prétendant que le verdict ne s'appliquait qu'à l'ancienne liste sur laquelle le nom de Sison apparaissait, et non à la nouvelle que l'Union européenne a confectionnée le 29 juin dernier -- un point de vue que partage le gouvernement philippin.

En outre, le professeur Sison est l'un des principaux intervenants ayant poussé à la reprise des pourparlers de paix entre le NDF et le gouvernement philippin. Sous les auspices de la guerre états-unienne contre la terreur, l'administration de la présidente Arroyo a récemment choisi d'intensifier ses opérations de guerre totale, en particulier dans l'île de Mindanao située dans le sud des Philippines, où la minorité musulmane est concentrée. Par cette décision, le régime Arroyo souhaite amener le gouvernement des États-Unis à augmenter l'aide militaire qu'il lui accorde bon an, mal an.

Ajoutons que le professeur Sison a largement contribué à attirer l'attention de l'opinion mondiale sur l'actuelle vague d'assassinats politiques qui se déroule aux Philippines; suite à cela, le gouvernement philippin se retrouve d'ailleurs dans la mire des organisations de défense des droits de la personne telles le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Amnistie internationale, Human Rights Watch et même le Sénat américain, dont l'audience qu'il a tenue à ce sujet pourrait même conduire à la réduction de l'aide militaire états-unienne aux Philippines.

Concernant les prétendues accusations criminelles portées contre Sison, précisons que la Nouvelle armée populaire (New People's Army, NPA) a déjà revendiqué la responsabilité de l'exécution de Kintanar et Tabara. Jose Maria Sison admet avoir participé à la fondation du Parti communiste des Philippines et en avoir été le premier président, de 1968 jusqu'à son arrestation par le régime Marcos en 1977. Toutefois, il affirme très clairement ne plus faire partie de la direction du parti, ni de la NPA, sa seule responsabilité étant désormais celle de consultant politique principal du Front national démocratique.

Sison explique: "Mes ennemis sont extraordinairement menteurs et stupides lorsqu'ils jettent le blâme sur moi pour les actions révolutionnaires réalisées par la NPA, sachant que cela fait plus de 20 ans que je vis en-dehors des Philippines. À plusieurs reprises déjà, des procureurs et des juges ont écarté ces accusations portées contre moi, étant donné leur fausseté patente et le fait que je ne suis plus sous leur juridiction."

"En juillet 2007, la Cour suprême des Philippines -- rien de moins! -- a ordonné l'arrêt des procédures suite à l'accusation de rébellion qui avait été portée contre moi et contre une cinquantaine d'autres militantes et militants, écartant les centaines de soi-disant 'preuves' que le régime disait avoir à notre sujet. Cette fausse accusation et ces 'preuves' couvraient toute la période allant de la fondation du Parti communiste des Philippines en 1968 jusqu'au moment où les accusations ont été portées en 2006. Ces 'preuves' ayant été écartées, elles ne peuvent plus être utilisées pour porter quelque nouvelle accusation que ce soit." Sauf qu'une fois de plus, il semble bien que le gouvernement Arroyo et ses homologues néerlandais soient prêts à se livrer à toutes les bassesses pour mettre la main sur Sison.

Le Parti communiste des Philippines, la NPA et le NDF dirigent une lutte populaire exemplaire pour la libération nationale et la démocratie, contre la domination étrangère et contre toute forme d'oppression et d'exploitation. Nous rejetons l'idée que les luttes de libération nationale, y compris lorsqu'elles prennent la forme d'une lutte armée, équivalent au "terrorisme". Nous sommes préoccupéEs par le fait que des organisations politiques légitimes et les individuEs qui les soutiennent, incluant des revendicateurs légitimes du statut de réfugiéE et des réfugiéEs politiques reconnuEs comme telLEs, puissent devenir la cible de mesures répressives injustifiées, au nom de la lutte contre le terrorisme.

L'inclusion du professeur Sison et de divers mouvements révolutionnaires sur une liste noire, notamment par l'Union européenne et le Canada, ne laisse présager rien de bon pour la démocratie. Les groupes et individuEs qui expriment concrètement leur solidarité avec ces mouvements pourraient bien être les prochaines victimes. Les droits démocratiques à la liberté d'expression et d'association sont en jeu. La valeur humaine de la solidarité est menacée.

Nous sommes d'accord avec l'évêque Millamena de l'Église indépendante des Philippines, qui disait dans une récente entrevue: "Le professeur Sison n'est pas un terroriste. Tout ce qu'il fait, c'est de lutter avec les pauvres pour que ceux-ci puissent vivre dignement. Cette lutte est légitime." L'ex-vice-président des Philippines, Teofisto Guingona, a lui-même ajouté à cette déclaration qu'il faut savoir "faire la différence entre un rebelle qui lutte contre la faim et contre ce qu'il perçoit comme une injustice, et un terroriste qui cherche à répandre la terreur et la haine".

Comme pays qui se proclame champion de la démocratie et des droits de la personne, le Canada doit retirer immédiatement et inconditionnellement le nom du professeur Sison de sa liste des "organisations terroristes étrangères" établie en vertu de la Convention internationale pour la suppression du financement du terrorisme.

Et nous exigeons du gouvernement et de la police néerlandaisEs qu'ils libèrent immédiatement et inconditionnellement le professeur Jose Maria Sison!
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Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 152, le 31 août 2007.
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domingo, 2 de septiembre de 2007