viernes, 31 de agosto de 2007

LONDRES 38, UNE VRAIE MAISON DE LA MEMOIRE

UN AUTRE EXEMPLE D’IMPUNITE, SILENCE ET OUBLI

Les organisations qui signent cette lettre dénoncent à la communauté internationale et nationale la décision du gouvernement chilien de transformer la CASA LONDRES 38, lieu de tortures et disparitions durant la dictature militaire de Pinochet, en siège social de l’institut gouvernemental des droits de l’homme, escamotant ainsi la volonté des organisations sociales, des groupes de familles de victimes et survivants de la torture de créer, en ce lieu, une MAISON DE LA MEMOIRE dirigée par les mêmes associations.

Nous avons le devoir de dénoncer que depuis 1990, les gouvernements successifs de la Concertation, dans leur recherche de réconciliation avec la droite répressive et dictatoriale, n’ont rien fait de plus que de créer un cercle vicieux d’impunité, silence et oubli en ce qui concerne les graves violations aux droits de l’homme et crimes contre l’humanité survenus durant la dictature de Pinochet. Les mesures de réparation, restitution et réhabilitation sont très éloignées des principes et positions que les mêmes gouvernements de la Concertation revendiquent au sein des sommets internationaux et au sein même, des Nations Unies.
Il n’y a pas de réparation sociale, pas plus que de restitutions ni réhabilitations concrètes, sociales ou morales et encore moins une politique de préservation de la mémoire collective pour que cette société reconstruise son lien social gravement détruit par les crimes contre l’humanité et le terrorisme d’état. Sur le fond, il n’existe pas de volonté politique qui permette de transmettre de nouvelles bases à la jeunesse dans la construction de son présent, comme le serait l’enseignement de notre passé récent qui réclame sa place dans l’histoire.

Paradoxalement aujourd’hui Madame Bachelet, qui symbolise par sa propre histoire familiale les ravages du terrorisme d’état avec son cortège de morts, tortures, exils, détentions et persécutions semble être la plus d’accord avec des personnes de la Concertation qui consacrent l’impunité, le silence et l’oubli. Se rapproche de plus en plus vite un NON au châtiment des violeurs des droits de l’homme, NON qui se concrétise par les remises de peines, la fin rapide des procès, alors que se maintien en vigueur la loi d’auto amnistie promulguée par Pinochet.

Aujourd’hui le gouvernement a l’ambition d’insérer le Chili dans la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, et pour faire bonne figure a imaginé la création d’un institut de droits de l’homme, lieu ou serait rassemblés les archives en relation avec les violations survenues dans notre pays durant la dictature comme par exemple les demandes de protection, les témoignages de torture et les noms des tortionnaires classés et mis en réserve de publication pour les 50 ans à venir.

Madame Bachelet en une décision autoritaire a décidé que cet institut doit fonctionner dans l’ex maison de torture de LONDRES 38, condamnant ainsi au silence la clameur des organisations sociales et de droits de l’homme qui réclament cet ex centre de torture depuis des années pour en faire un espace public destiné à la MEMOIRE, à la restitution d’un bon nombre de victimes et à la formation des nouvelles générations à un PLUS JAMAIS CA au chili. Cette décision passe sous silence le fait que l’acceptation par l’institut O’Higiniano de permuter est principalement du à la pression constante exercée face à cet édifice par le COLECTIF MEMORIA 119 (ex collectif de Familles et amis des 119) avec l’appui d’autres organisations sociales et de droits de l’homme, activités qui se sont réalisées depuis deux ans environ tous les jeudis soir.

Quel va être l’argument du gouvernement pour convaincre l’opinion publique nationale et internationale qu’il est juste et nécessaire que ne soient pas remis aux tribunaux de justice les témoignages rassemblés par le rapport Valech qui avait pour objectif que les responsables des crimes de tortures soient interrogés et sanctionnés pénalement ?

Que fera le gouvernement pour expliquer au Nations Unies que l’état chilien respecte son engagement de défendre et promouvoir les droits de l’homme quand parallèlement des mapuches sont incarcérés pour lutter pour leurs droits et des travailleurs sont réprimés pour exprimer leurs demandes sociales et salariales ?

Que fera le gouvernement du chili pour expliquer aux nations unies la décision d’archiver pour 50 ans le nom des tortionnaires et comment justifiera – t- il pourquoi il n’écoute pas ceux qui depuis la société civile veulent apporter à la mémoire historique du pays pour la construction d’une société juste et démocratique ?

Nous demandons à l’opinion publique nationale et internationale d’appuyer les organisations qui réclament de transformer LONDRES 38 en MAISON DE LA MEMOIRE.

LONDRES 38, UNE VRAIE MAISON DE LA MEMOIRE

Santiago du Chili, aout 2007.


VOTRE SIGNATURE :

119memoria119@gmail.com



1. MEMORIA119
2. COMISION ETICA CONTRA LA TORTURA
3. AGRUPACION DE FAMILIARES DE EJECUTADOS POLITICOS (AFEP)
4. SINDICATO INDEPENDIENTE DE CANTORES URBANOS DE CHILE (SICUCH)
5. COORDINADORA NACIONAL DE EX PRISIONERAS Y EX PRISIONEROS POLÍTICOS
6. COORDINADORA DE EX PRISIONERAS Y EX PRISIONEROS POLÍTICOS SANTIAGO
7. REVISTA PUNTO SUSPENSIVO.
8. REVISTA PERRO MUERTO
9. AGRUPACION DE EX PRESAS Y EX PRESOS POLITICOS DE VALPARAISO
10. COMISIÓN FUNA
11. Ayuda Medica para refugiados: Campaña internacional "La justicia es Salud" (Knut Rauchfuss, Medico, Alemania, Bianca Schmolze)
12. Coordinadora del Personal Exonerado de la Armada, Marineros Constitucionalistas Anti Golpistas de 1973
13. MEMORIA VIVA - Proyecto Internacional de Derechos Humanos - Londres (Roberto Vásquez.)
14. Comité International contre les disparitions forcées et la torture - ICAD Franco-belge et Amérique latine

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