miércoles, 2 de julio de 2008

Le centre de rétention brûle, Hortefeux ne pense qu'à expulser !


Le centre de rétention brûle, Hortefeux ne pense qu'à expulser !

Le dimanche 22 juin, après la mort la veille, dans des conditions obscures, d'un sans-papier tunisien malade, le centre de rétention de Vincennes a été incendié par des retenus révoltés. Les personnes retenues ont ainsi préféré courir le risque de mourir brûlées ou asphyxiées plutôt que de continuer à être enfermées, humiliées et reconduites dans un pays où elles ne veulent pas vivre.

Alors même que le feu n'était pas encore éteint, qu'aucune information fiable ne filtrait sur le nombre de blessés et leur état, il est vite apparu que pour Hortefeux et ses préfets, la seule urgence était de trouver de nouveaux lieux de rétention pour les sinistrés de Vincennes. Ainsi, dans la nuit, dans des conditions qu'on a peine à imaginer dans un Etat qui aime à se donner l'image de pays des droits de l'homme, les retenus de Vincennes, pieds nus, sans aucune affaire, encore sous le choc, ont tous été transférés à grands renforts de bus, trains et escortes policières vers les centres de rétention de Cité, Palaiseau, Oissel, Lille et Nîmes.

Certains blessés qui avaient été évacués plus tôt dans l'après midi vers l'Hôtel Dieu ont été également tirés de leur lit d'hôpital en pleine nuit et transférés en rétention.

On comprend mieux maintenant que la préfecture de police de Paris ait annoncé les chiffres les plus fous concernant de prétendues évasions, chiffres aussitôt démentis le lendemain.... D'ailleurs puisque c'était la principale inquiétude de l'administration, d'évasion il n'y en a eu aucune, l'unique évadé potentiel restant ayant été retrouvé à l'hôpital où il avait été évacué ! Ces informations et chiffres contradictoires prouvent seulement que les services préfectoraux n'étaient même pas sûrs que tout le monde soit présent et donc sain et sauf, sans doute trop occupés à organiser la seule logistique qui compte à leurs yeux : celle visant à ce que personne ne retrouve la liberté...

Dans son obsession du chiffre à atteindre, l'administration n'a même pas prévu que plusieurs retenus n'étaient qu'à quelques jours voir quelques heures de la fin de leur rétention. Ainsi, plusieurs personnes 2 ou 3 jours après leur arrivée à Nîmes ou Lille ont été remises à la porte du centre sans chaussures, sans argent, sans moyen de transport pour rentrer chez elles et parfois même sans le laissez-passer de quelques jours qu'on doit remettre à chaque retenu au sortir de la rétention, afin de lui laisser le temps d'organiser son départ.

RESF dénonce la traque, l'arrestation, l'enfermement et l'expulsion des sans-papiers érigée en priorité nationale et soutient la résistance à cette politique.

RESF demande la libération immédiate des personnes qui étaient retenues au CRA de Vincennes et qui croupissent dans un désespoir de plus en plus profond, dans les centres où elles ont été transférées, ainsi que leur rapatriement vers les villes où ils sont domiciliés, aux frais de la Préfecture de Paris.
La politique de l'étranger bouc émissaire met chacun de nous en danger, ce n'est pas de ce monde là que nous voulons pour nous-mêmes et nos enfants !



> *proposition de lettre*
>
> Monsieur le Préfet, ( / le Ministre)
>
> A la suite des événements qui se sont produits le 21 et le 22 juin
> au Centre de rétention administrative de Vincennes, nous exigeons
> que toutes les personnes qui y étaient retenues soient libérées
> sur le champ.
>
> Ces hommes sont tous éprouvés moralement et physiquement, et nous
> nous refusons à penser que, face à une telle situation, le premier
> objectif du représentant de l'Etat que vous êtes puisse
> consister, quelles que soient les conséquences humaines, à
> veiller à la poursuite implacable de la « machine à expulser ».
>
> Pourtant la priorité de vos services a été de transférer les
> retenus de Vincennes, transferts qui se sont effectués dans des
> conditions indignes d'un pays comme la France.
>
>
> De fait, il est impossible à votre administration de respecter les
> droits des retenus dispersés aux quatre coins de la France, sans
> argent, sans vêtements de rechange, et surtout sans leurs proches
> pour les visiter.
>
>
> Mais plus encore que de droit, il s'agit là de justice et du
> respect de la volonté d'une partie de plus en plus importante de
> la population française, révoltée par le comportement des
> autorités face à des personnes qui sont par leur travail, leur vie
> familiale, leur vie sociale, des composantes de la société toute
> entière. Ce peuple français que vous représentez à travers votre
> fonction est de plus en plus sensibilisé à la situation d'iniquité
> et d'inhumanité dont fait preuve son Etat face à la situation des
> personnes sans papiers.
>
> Nous, Réseau Education Sans Frontière, entendons faire savoir le
> plus largement possible, à l'intérieur des frontières du pays mais
> également à l'extérieur, au moment où la France va prendre la
> présidence de l'Union européenne, que l'acharnement de l'Etat
> français contre les 280 retenus de Vincennes est en contradiction
> totale avec l'image que nos représentants veulent donner de la France.
>
>
> Libérer les retenus de Vincennes est la seule décision compatible
> avec les valeurs de la France, à savoir Liberté, Egalité, Fraternité.
>
>
> Nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, ( / Monsieur le
> Ministre) en l'expression de nos salutations citoyennes.
>
> à adresser à :
> Préfet de Police de Paris : fax = 01 53 71 67 23 / mail =
> prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr
> prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr>
>
> Fax ministère Hortefeux : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62
> 00 Standard 01 77 72 61 00
>
> Conseiller du ministre : patrick.stefanini@iminidco.gouv.fr
> patrick.stefanini@iminidco.gouv.fr>
>
> Directeur de cabinet : thierry.coudert@iminidco.gouv.fr
> thierry.coudert@iminidco.gouv.fr>
>
> Directeur-adjoint : guillaume.larrive@iminidco.gouv.fr
> guillaume.larrive@iminidco.gouv.fr>
>
> Conseillers techniques : sabrina.belkhiri-fadel@iminidco.gouv.fr
> sabrina.belkhiri-fadel@iminidco.gouv.fr> et
>
> geoffroy.didier@iminidco.gouv.fr
> geoffroy.didier@iminidco.gouv.fr>
>
> à Matignon :
> http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire
>
> Elysée : http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
>
> Maxime Tandonnet (conseiller immigration)
> maxime.tandonnet@elysee.fr maxime.tandonnet@elysee.fr>
>
> Guillaume Larrivé, Directeur-adjoint cabinet du ministère R et D,
> sur son blog g@larrive.com g@larrive.com>
>
> Brice Hortefeux au Conseil régional Auvergne *Tél. :* 04 73 31 85
> 85 *Fax :* 04 73 36 73 45
>
> _____
> appel à souscription
>
> *Souscription en faveur des ex-retenus de Vincennes*
>
> *déportés à Nîmes et Lille sans billet de retour.*
>
> Suite à l'incendie de la prison administrative pour étrangers de
> Vincennes, certains des internés ont été déplacés en train ou en
> autocar vers d'autres lieux d'incarcération, parfois très éloignés
> comme Lille, Oissel ou Nîmes.
>
> A l'occasion de ces déplacements, des fautes de procédures ont été
> commises, entraînant la libération de plusieurs dizaines de ces
> prisonniers. D'autres, parvenus au terme des 32 jours de prison
> administrative autorisés par la loi française sont libérés aussi.
>
> Pourtant, si l'administration a su trouver en urgence les dizaines
> ou les centaines d'hommes nécessaires à leur escorte ainsi que les
> moyens de transport (aller et retour pour les policiers), rien
> n'est prévu pour le rapatriement des retenus libérés.
>
> Ils se retrouvent ainsi à des centaines de kilomètres de leur
> domicile, sans autres vêtements que ceux qu'ils portaient sur eux
> au moment de l'incendie, sans un sou, dans une ville où ils ne
> connaissent personne. La préfecture de police qui avait pris
> l'initiative de les placer en rétention puis de les expédier à des
> centaines de kilomètres se moque royalement de ce qu'il peut
> advenir d'eux quand ils échappent à sa machine à expulser.
> Interrogés à plusieurs reprises sur cette question, les services
> du Préfet de police n'ont pas répondu.
>
> Devant l'urgence un certain nombre de militants et de citoyens ont
> pris sur eux de payer les billets. Une souscription est ouverte
> pour rembourser les billets déjà financés et payer ceux à venir.
> Il semble en effet légitime que face à la mesquine inhumanité de
> l'Etat et de ses plus hauts représentants, la population de ce
> pays mette la main à la poche et verse quelques euros. Un don en
> forme de gifle à l'égard de ceux qui, même quand ils prétendent
> avoir un coeur comme tout le monde, n'ont que des intérêts.
>
>
> Chèques à l'ordre de RESF (au verso mention « Ex-retenus de
> Vincennes »), à envoyer à RESF s/c EDMP 8, impasse Crozatier,
> 75012 Paris ou versement en ligne http://www.educationsansfrontieres.org/

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